En tant que membres de la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé (CIENS) et en tant que chercheurs travaillant à révéler et à corriger les profondes inégalités en matière de nutrition et de santé, nous reconnaissons l'histoire coloniale du Canada et ses conséquences dévastatrices sur les conditions de vie et la santé des peuples autochtones. Il est particulièrement important pour notre laboratoire de recherche de changer la dynamique de la recherche qui a joué, et dans certains cas continue de jouer, un rôle dans le processus de colonisation. Voir la section en orange ci-dessous pour plus de détails sur l'historique de la recherche au Canada.
Ce que nous faisons pour contribuer a la décolonisation de la recherche
À travers nos recherches auprès des peuples autochtones au Canada et en Équateur, nous visons à être des alliés en :
Notre recherche au Canada Au Canada, le terme peuples autochtones fait référence aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuits. Au cours des nombreuses années de travail avec les Autochtones au Canada, plus particulièrement les Premières Nations, nous espérons que nous continuons à bâtir des relations de confiance et une compréhension commune avec les différents peuples avec lesquels nous travaillons, ce qui nous permet d'améliorer continuellement notre approche et nos méthodes pour former des alliances durables et significatives. |
Au-delà des principes directeurs et des outils présentés ci-dessous, nous nous engageons personnellement à garantir que les personnes avec lesquelles nous collaborons contrôlent les processus et les résultats de la recherche, en utilisant une approche basée sur les forces. Dans nos recherches avec les Premières Nations, par le biais des projets FNFNES, FEHNCY, Saumon d'Okanagan et La pêche et le changement climatique en Colombie-Britannique, nous visons à nous assurer que la recherche suit la direction, les méthodes, les besoins et les priorités de chaque nation avec laquelle nous nous associons en menant des cercles consultatifs, des réunions bihebdomadaires avec des représentants communautaires, des cercles de discussion, des entrevues avec des informateurs clés, des ateliers sur la méthodologie, des ententes de recherche communautaire et des résolutions du Conseil de bande avec les dirigeants communautaires participants. Il est également important que les activités de recherche soient menées par des chercheurs communautaires et que les résultats soient communiqués de manière pertinente à tous les participants. Ces activités se traduisent également par un renforcement réciproque des capacités de tous les partenaires du projet de recherche, autochtones et non autochtones.
Les principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession des Premières Nations (PCAP®)
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Chapitre 9 : la recherche en santé visant les Premières Nations, les Inuits et les Métis réalisée au Canada de l'Énoncé de politique des trois Conseils en 2018
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Principes directeurs du Qaujimajatuqangit inuit
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Lignes directrices des IRSC pour la recherche en santé chez les peuples autochtones (2007-2010)
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Notre recherche en Équateur
Avec nos partenaires de recherche en Équateur, nous avons également construit, au fil de nombreuses années, des relations de confiance avec les peuples autochtones, principalement dans la sierra de l'Équateur (les régions montagneuses). Afin de s'assurer que nos recherches soient pertinentes et utiles, nous passons beaucoup de temps à connaître et à bâtir des relations avec les acteurs du système alimentaire : producteurs et productrices/agriculteurs et agricultrices, associations d'agriculteurs et mouvements populaires pour les impliquer dans toutes les étapes de la recherche, de la planification à la communication des résultats.
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La recherche et la colonisation au Canada
“From the vantage point of the colonized, a position from which I write, and choose to privilege, the term ‘research’ is inextricably linked to European imperialism and colonialism. The word itself, ‘research,’ is probably one of the dirtiest words in the Indigenous world’s vocabulary. When mentioned in many Indigenous contexts, it stirs up silence, it conjures up bad memories, it raises a smile that is knowing and distrustful.”
- Professeure Linda Tuhiwai Smith, auteure de Decolonizing Methodologies: Research and Indigenous Peoples
La science a longtemps servi à répondre à l'agenda impérialiste, ignorant le bien-être des peuples autochtones "sur qui" (au lieu de "avec qui") la recherche était menée. Par exemple, une série de projets de recherche sur la nutrition, exécutés au Canada entre 1942 et 1952 ont démontré un mépris flagrant pour les principes éthiques de la recherche impliquant des humains. L'étude de l'efficacité des suppléments de micronutriments sur 300 adultes souffrant de malnutrition dans la Première Nation de Crosslake en est un exemple digne de mention. Les chercheurs, qui étaient à l'époque des experts en nutrition réputés au Canada, étaient pleinement conscients qu'en maintenant les participants dans un état de malnutrition (uniquement en supplémentant de la riboflavine, de la thiamine et/ou de la vitamine C), la santé et la sécurité de ceux-ci étaient gravement menacées.
Une chose du passé?
Malheureusement non. Jusqu'à ce jour, des pratiques de recherche paternalistes et colonisatrices persistent au Canada. Par exemple, la Cheffe Andrea Paul de la Première Nation de Pictou Landing en Nouvelle-Écosse est actuellement (2021-12-13) la plaignante dans un recours collectif contre des chercheurs d'Halifax qui auraient effectué des examens IRM supplémentaires pour analyser l'élastographie du foie de plus de 60 membres de la communauté sans leur consentement libre et éclairé.
- Professeure Linda Tuhiwai Smith, auteure de Decolonizing Methodologies: Research and Indigenous Peoples
La science a longtemps servi à répondre à l'agenda impérialiste, ignorant le bien-être des peuples autochtones "sur qui" (au lieu de "avec qui") la recherche était menée. Par exemple, une série de projets de recherche sur la nutrition, exécutés au Canada entre 1942 et 1952 ont démontré un mépris flagrant pour les principes éthiques de la recherche impliquant des humains. L'étude de l'efficacité des suppléments de micronutriments sur 300 adultes souffrant de malnutrition dans la Première Nation de Crosslake en est un exemple digne de mention. Les chercheurs, qui étaient à l'époque des experts en nutrition réputés au Canada, étaient pleinement conscients qu'en maintenant les participants dans un état de malnutrition (uniquement en supplémentant de la riboflavine, de la thiamine et/ou de la vitamine C), la santé et la sécurité de ceux-ci étaient gravement menacées.
Une chose du passé?
Malheureusement non. Jusqu'à ce jour, des pratiques de recherche paternalistes et colonisatrices persistent au Canada. Par exemple, la Cheffe Andrea Paul de la Première Nation de Pictou Landing en Nouvelle-Écosse est actuellement (2021-12-13) la plaignante dans un recours collectif contre des chercheurs d'Halifax qui auraient effectué des examens IRM supplémentaires pour analyser l'élastographie du foie de plus de 60 membres de la communauté sans leur consentement libre et éclairé.